
Une tribune décret éco-énergie tertiaire signée par Olivier Guillemot, directeur délégué H3C Énergies, et Thibault Sadouet, directeur délégué de Genersys.
Avec plus de 78 millions de mètres carrés d’entrepôts d’au moins 5 000 m² sur le territoire hexagonal, le secteur de la logistique et du transport français va jouer un rôle prépondérant dans les enjeux de transition énergétique nationale vers la neutralité carbone d’ici à 2050. Et cela sous l’impulsion de l’application du Décret Éco-Énergie Tertiaire qui impose de réduire les consommations énergétiques des entrepôts de plus de 1 000 m², sous peine d’amendes ou de la menace du « name and shame ».
En effet, le décret Éco-Énergie Tertiaire oblige les propriétaires et les locataires d’entrepôts, à partir de septembre 2022, à déclarer leurs niveaux de consommations énergétiques et à engager des actions pour relever des objectifs de réduction ambitieux, de 40 % en 2030 à 60 % en 2050. Loin d’être simple dans son application, cette nouvelle obligation réglementaire se révèle une véritable opportunité pour les PME et ETI de la Logistique de réaliser d’importantes économies d’énergie dans leurs entrepôts, via la GTB par exemple, et ainsi améliorer leur marge opérationnelle et leur compétitivité.
Focus sur cette obligation réglementaire de réduction des consommations énergétiques
En vigueur depuis octobre 2019, le Décret Tertiaire, récemment renommé Décret Éco-Énergie Tertiaire, précise les modalités d’applications de la loi Elan sur les objectifs de réduction de la consommation énergétique du parc tertiaire français. Il concerne tous les bâtiments ou parties de bâtiments, neufs ou existants, supérieurs à 1 000 m² de plancher et hébergeant des activités tertiaires, des bureaux aux sites logistiques. Seules exceptions, les constructions provisoires et les bâtiments opérationnels de défense et de sécurité civile.
Cette obligation s’applique aussi bien aux propriétaires, bailleurs et locataires, selon le périmètre de responsabilité de chacun. Elle impose une réduction des consommations d’énergie des entrepôts existants d’au moins 40 % d’ici à 2030, 50 % en 2040 et 60% en 2050, selon une année de référence entre 2010 et 2019. En l’absence d’année de référence déclarée en septembre 2022, la première année d’exploitation déclarée sera retenue. Autre option pour les entrepôts récents, le respect d’un seuil maximal de consommation en valeur absolue, dès l’horizon 2030. Le premier arrêté « Valeurs absolues » de la logistique, décliné en cinq catégories – froid négatif, frais, température contrôlée, température ambiante et transit – a été publié en janvier 2021.
Avant le 30 septembre 2022, les acteurs de la Logistique et du Transport devront déclarer les consommations énergétiques de leurs entrepôts sur la plate-forme Operat, déployée par l’Ademe, et bénéficier d’une attestation numérique annuelle, dotée d’une note « éco énergie » qui sera publique.