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De l’audit à la formation PROREFEI, SecAnim Sud Est, à l’aide d’E’nergys, s’engage dans la réduction de sa dépense énergétique !
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Un sommet sous tension

La COP30 s’est ouverte le 10 novembre avec des attentes élevées. Dix ans après l’Accord de Paris, les États étaient attendus sur deux fronts : renforcer l’ambition climatique et tracer une voie claire vers la neutralité carbone. Pourtant, les discussions ont rapidement buté sur un point central : l’avenir des combustibles fossiles.

Face à l’urgence climatique, de nombreuses délégations espéraient une position claire sur la fin progressive du pétrole, du charbon et du gaz. Des pays influents comme l’Arabie saoudite, l’Inde ou la Russie ont rejeté toute formulation directe en faveur d’une sortie progressive. Pour ces États, l’exploitation des ressources fossiles reste un pilier économique. En face, l’Union européenne, la Colombie ou encore les îles du Pacifique réclamaient un cap clair, soutenu par un calendrier précis.

Une sortie des fossiles toujours en suspens

Le texte final reste vague sur la sortie des énergies fossiles : aucune mention explicite, aucun engagement nouveau. Il relance un « accélérateur mondial de mise en œuvre », initiative non contraignante, sans calendrier ni mécanisme de suivi.

L’absence de feuille de route mondiale inquiète. Les scientifiques alertent : chaque tonne de CO₂ supplémentaire éloigne un peu plus l’objectif de +1,5 °C. Sans réduction rapide et massive des émissions, certaines régions subiront des bouleversements irréversibles.

Face aux critiques, la présidence brésilienne a tenté de reprendre l’initiative. Deux projets sont annoncés : un plan d’action contre la déforestation, et un autre dédié à la sortie progressive des énergies fossiles. Leur contenu reste à définir. La présentation est attendue dans les prochains mois.

COP30 : les décisions clés

Malgré l’absence de mesures concrètes sur la sortie des énergies fossiles, la COP30 a tout de même validé plusieurs décisions majeures.

Un objectif de financement massif
Mobiliser 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, en combinant ressources publiques et privées, sous la responsabilité des pays développés.
Le renforcement de l’adaptation
Doubler les financements d’ici à 2025, puis les tripler d’ici à 2035, pour soutenir les pays vulnérables face aux impacts du changement climatique.
La mise en œuvre du fonds pour pertes et dommages
Ce mécanisme, réclamé depuis plusieurs années, entre enfin en phase opérationnelle, avec des cycles de reconstitution validés.
Le lancement de deux nouvelles initiatives
L’Accélérateur mondial de la mise en œuvre et la Mission de Belém vers 1,5 °C visent à encourager des actions plus ambitieuses.
Un engagement contre la désinformation climatique
Les États s’accordent sur la nécessité de défendre l’intégrité de l’information et de lutter contre les discours trompeurs.
Subventions

Le financement au cœur des négociations

Faute d’accord sur les fossiles, les négociations se sont concentrées sur les soutiens financiers. De nombreux pays en développement, déjà touchés par les impacts climatiques, ont fait pression pour des engagements concrets. Leur objectif : garantir un soutien massif pour s’adapter, reconstruire et limiter les dégâts à venir.

Le texte final prévoit un triplement des fonds pour l’adaptation climatique d’ici 2035. Cette hausse vise à répondre à une demande centrale des pays du Sud, dont les économies subissent déjà les conséquences du dérèglement climatique.

Il confirme également l’objectif collectif (COP29) : mobiliser 1 300 milliards de dollars par an à l’horizon 2035. Ce montant inclura des fonds publics et privés, avec une priorité donnée à l’adaptation et aux pertes et dommages. Une table ronde fixée en 2026 devra préciser les modalités de ce financement, afin d’ancrer durablement ces engagements dans la réalité.

Un équilibre fragile entre ambition et réalisme

La COP30 reflète une tension persistante entre deux visions du climat. D’un côté, les États les plus exposés aux impacts du réchauffement réclament des actions concrètes. De l’autre, des économies fortement dépendantes des énergies fossiles freinent toute rupture brutale avec le modèle actuel. Ce clivage freine les efforts collectifs et fragilise la dynamique enclenchée à Paris en 2015.

Le monde avance, certes, mais à petits pas. Dans une course contre la montre, cette lenteur pourrait coûter cher.

 

Image en vedette : Wagner Meier/Getty Images

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